D'aucuns pisse-froid
ont osé, lors de la parution du dernier numéro de l'IMPERTINENT,
se plaindre de la réflexion par trop sommaire et de la vacuité mono
neuronique qui inspirent la quasi-totalité de nos articles. On nous a même
reproché, cessez de vous masturber et écoutez bien, d' "écrire
pour écrire", et de "ne penser qu'à faire rire".
A la première remarque, le cercle des rédacteurs au grand complet
a tranché en déclarant par la voix de son gros président,
que "oui, bon, quelque part, si nous écrivons, effectivement, c'est
pour écrire". Quant à la seconde critique, elle fut accueillie
par une salve d'applaudissements, car notre vocation, outre celle d'exister, d'être
crédible, de colporter des ragots diffamatoires, de faire suer l'administration,
est, en premier lieu, de vous amuser. Nous espérons y parvenir de temps
en temps. Tel est notre objectif. Tel est notre plus grand succès.
Revenons aux éjaculateurs précoces imperméables à
notre humour dévastateur. A ceux-là, nous proposons l'alternative
suivante : soit ils vont se faire voir ailleurs, voire voir ailleurs si l'on n'y
est pas, voire voir ailleurs ce qui s'y fait. Les amateurs de cette première
solution auront l'honneur, l'avantage et la joie de choisir entre la feuille de
ragots d'HEC, et le canard boiteux de Sciences Po qui pompe mot pour mot les "Nouvelles
Littéraires". La deuxième proposition est plus constructive
vous, lecteur ingrat, prenez votre plus belle plume, et donnez-vous la peine de
composer un article qui pisse plus loin que les nôtres. Pour ce faire, voici
quelques recettes infaillibles, pour vous éviter d'être découragés
devant l'ampleur et la difficulté de la tâche : le premier travers
à éviter à tout prix est d'être drôle; si par
malheur vous faites rire, votre article sera immédiatement catalogué
comme de la gaudriole qui, au pire, ne fait même pas rire. Non, soyez chiants.
Imaginez-vous atteint de chiasse verte, face à la lunette des WC, en train
d'écrire une lettre toxique à A.-P. Weber expliquant de manière
peu convaincante pourquoi vous avez eu 0 au quiz de microéconomie. Voilà
que ça vient. Choisissez un sujet dont vous vous tamponnez le coquillard
à tel point que vous avez du mal à vous imaginer qu'il existe des
gens que ça intéresse ( cf exemple ci-dessous ), et coiffez-le d'un
titre dont la morgue et le sérieux attireront inévitablement le
polar, qui constitue une frange non négligeable de notre lectorat. ( Ex:
faites comme Thierry Noël : "Pour une réforme du Tronc Commun"
). Parsemez le tout de quelques poncifs frappés au coin du bon sens pour
bien asseoir votre prose, et n'hésitez pas à partir dans des considérations
abstraites que vous êtes le seul à comprendre, ce afin d'éviter
qu'on ne vous taxe de trivialité dans la réflexion. Signez Nicolas
Pécourt, pour faire plus vrai, voilà, vous y êtes. Donnez-nous
cet article, nous le publierons dans le prochain numéro, sauf bien-sûr
si vous vous appelez J.-M. Séré : l'Impertinent n'accepte la prétention
que lorsqu'elle est la marque de l'autodérision, et n'accepte l'autodérision
que lorsqu'elle est volontaire. Il ne vous reste plus qu'à dire haut
et fort : hop -> ceci est un article de fond. Exemple : ARTICLE
DE FOND Pour un centre de langues à l'ESSEC : le résultat d
une obligation de moyens. Les choses étant ce qu'elles sont, et ceci
expliquant cela, les langues, indubitablement, sont incontestablement dues au
contexte actuel de l'Europe de 1992. La conjoncture ne fait qu'aggraver ce phénomène,
notamment par l'internationalisation croissante des échanges internationaux.
Mais on peut s'interroger: un centre de langues à l'ESSEC, oui, mais où
? M. Weber propose le PAI08, mais M.Calamy allègue que cette salle abrite
des cours. L'IMPERTINENT croit savoir que M. Boisivon est sur le point de proposer
un des box du premier étage, vous savez le deuxième à droite
en partant du centre de calcul. Mais ces rumeurs ne sont que pures suppositions,
à prendre en tant que telles, c'est à dire avec réserve,
donc avec la plus grande prudence, comme il se doit. Enfin, un centre de langues
à l'ESSEC, pourquoi, après tout ? Nous voyons de plus en plus d'étudiants
étrangers arpenter les couloirs de notre chère école. Communiquer
avec eux dans un centre de langues est donc une obligation de résultat
et non de moyens. C'est pourquoi je dis pour un centre de langues à l'ESSEC.
Venez nombreux au prochain Comité d'Enseignement.
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